mars 2013


Lettre ouverte à M Jean-Claude Juncker, premier-ministre, M Luc Frieden, ministre des Finances, M Laurent Mosar, président de la Chambre des Députés.

Le Cercle de Coopération asbl appelle le Gouvernement et la Chambre des députésà interdire les fonds spéculatifs sur les matières agricoles domiciliés au Luxembourg !

Et ceci, afin que le Gouvernement demeure cohérent dans sa volonté infaillible de lutter efficacement contre la pauvreté et la faim.

Luxembourg, le 25 mars 2013

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Monsieur le premier-ministre,

Monsieur le ministre des Finances,

Monsieur le président de la Chambre des députés,

Les associations membres du Cercle de Coopération des ONG de développement au Luxembourg, réunis en leur Assemblée Générale ordinaire le 19 mars 2013, appellent le Gouvernement et la Chambre des députés à interdire les fonds spéculatifs sur les matières agricoles domiciliés au Luxembourg.

 Le 17 septembre 2012, le Cercle des ONG et trois de ses membres (Caritas Luxembourg, ASTM et SOS Faim) adressaient une lettre ouverte au Ministre des Finances lui demandant de préciser les mesures qu’il pourrait prendre (sur les plans national et européen) en vue de limiter la spéculation financière sur les matières premières agricoles qui aggrave la pauvreté et la faim dans le monde.

Deux semaines plus tard, le Cercle des ONG publiait la première édition du « baromètre sur la cohérence des politiques luxembourgeoises pour le développement » (www.fairpolitics.lu). Sept exemples d’incohérence y étaient mentionnés, dont celui relatif à la spéculation financière sur les matières premières agricoles. (suite…)

COMMUNIQUE DE PRESSE

Mardi 19 mars 2013 

 

Le 13 mars dernier, le Parlement européen a voté 4 propositions législatives visant à réformer la politique agricole commune (PAC) de l’UE. Ce vote en plénière du Parlement européen marque certes une légère avancée sur le vote catastrophique de la commission agriculture du Parlement de janvier 2013. Mais pour SOS FAIM, les ambitions des parlementaires européens pour une nouvelle politique agricole européenne plus durable et plus solidaire sont décevantes.

 
reforme-pac-2Les déceptions majeures sont liées surtout au plafonnement des aides à un montant bien trop élevé (300.000 €), ce qui continue à légitimer la logique agro-intensive actuelle. Elles sont aussi liées à des mesures de verdissement trop timides (refus de la rotation des cultures), ce qui ne permettra ni de réduire notre dépendance aux protéines ni d’avancer dans les pratiques agro écologiques. Mais au-delà de ces doléances, le Parlement européen a par ailleurs balayé d’un revers de la main les amendements proposés par la Commission Développement du Parlement qui visaient à prendre en compte l’impact de la PAC sur les pays du Sud.

L’agriculture européenne, tant par sa dépendance aux importations (soja surtout) et sa logique d’exportations (produits laitiers, viande, céréales,…), impacte lourdement les petits producteurs des pays en voie de développement. L’objectif des amendements proposés était que la nouvelle PAC intègre concrètement les obligations de cohérence des politiques que l’UE s’est donnée. Cela devait passer par une PAC plus centrée sur le développement d’une agriculture à taille humaine, durable et destinée aux marchés locaux, mais cela impliquait également la mise en place de garde-fous en faveur des pays en voie de développement.

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Pendant que le Parlement Européen piétine face à la nécessaire réforme fondamentale de la Politique Agricole Commune (PAC), des alternatives agricoles prennent forme sur notre continent. Synthèse d’approches traditionnelles et de connaissances récentes des sciences du vivant, ces initiatives apportent un flot de résultats tangibles sur lesquels un nombre croissant de scientifiques acceptent de se pencher, accompagnant la remise en question du bienfondé de l’ensemble de notre système alimentaire actuel.

Nous, Européens, condamnés que nous sommes à diviser notre empreinte écologique par 3, (ou alors il faudrait 3 planètes pour que la population mondiale puisse consommer comme nous le faisons…), ne pouvons que nous réjouir de l’accumulation de données de terrain qui font la preuve que les petites exploitations agricoles sont plus efficaces que les grandes, et pas seulement dans les pays du Sud !

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Alors que l’agriculture soutenue par la PAC depuis 50 ans en favorisant toujours davantage les grands exploitants et condamnant les petits à disparaître, utilise de 10 à 12 calories fossiles pour produire une calorie alimentaire, les petites fermes non mécanisées n’en consomment que 2… Mieux encore : plus les exploitations agricoles sont petites, plus elles sont productives par unité de biomasse. Ca tombe bien : 90% des fermes mondiales disposent de moins de 10ha et un milliard restent tributaires du travail manuel.

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